icone menu ouvert AGENDA

L’absence de cloître

Comme toutes les abbayes cisterciennes, celle de l’Escaladieu est construite selon un plan orienté qui s’organise autour d’un cloître aujourd’hui disparu.

Ce cloître était fermé à l’ouest par une aile parallèle à celle des moines dans laquelle logeaient les moines convers. Du cloître, on ne perçoit que les corbeaux et quelques colonnes. Ces corbeaux, insérés dans la maçonnerie de l’abbatiale, servaient à supporter la charpente des galeries.

L’église, concentré d’architecture cistercienne

L’église qui a perdu son chœur et une travée de sa nef s’oriente traditionnellement vers l’est et Jérusalem. Elle est remarquable par son volume et par son architecture d’une simplicité quasi austère. Ce caractère s’accorde bien avec la règle des premiers Cisterciens qui ont prôné un environnement sans ornementation. Les guerres de Religion sont vraisemblablement à l’origine de la disparition des paries manquantes. Le clocher est plus tardif, il est contemporain d’une série d’embellissements réalisés au XVIIIe siècle. Il est emblématique de l’Escaladieu et en est devenu le symbole. À cette même époque, un programme de décoration baroque de boiseries et de mobilier en marbre est venu orner l’intérieur de l’église. Ce décor est perdu depuis la Révolution française, plusieurs éléments de cet ensemble se trouvent aujourd’hui dans les églises du secteur.

Le sol de l’abbatiale était reconnu pour la qualité et la beauté de ses carreaux vernissés. Ils ont disparu dans les années 1970 à la suite d’une inondation. Le sol actuel en terre battue reste en revanche extrêmement favorable du point de vue de l’acoustique, particulièrement pour la voix et la musique de chambre.

De beaux vestiges cisterciens

Malgré de nombreuses lacunes, l’abbaye conserve de beaux vestiges de son architecture monastique.

La sacristie, restaurée en 2023, attenante à l’abbatiale, permettait au prêtre de se préparer avant l’office. C’est le lieu où sont traditionnellement conservés le mobilier et les vêtement liturgiques. Trois niches d’une grande simplicité sont conformes au style des premiers siècles.

Au centre de la galerie occidentale du cloître, la salle capitulaire bâtie sur un plan carré, reste remarquable par son état de conservation. Construite au XIIIe siècle, elle comporte quatre colonnes en marbre de Campan surmontées de chapiteaux ornés de Cistels. Le Cistel est un roseau sauvage des plaines marécageuses qui a donné le toponyme « Citeaux ». En hommage à l’abbaye fondatrice, c’est le seul élément ornemental que les moines de l’ordre se sont autorisé pendant des décennies. Le Cistel est rapidement devenu l’emblème des cisterciens. Aujourd’hui, il est devenu celui de la « Charte européenne des sites cisterciens d’Europe » qui tente de faire connaître et de valoriser ce patrimoine.

La salle capitulaire a deux fonctions. On y lit tous les jours la règle de saint Benoît et on s’y réunit pour y tenir une assemblée qui gère et régule la vie de la communauté.

Une architecture en restauration

L’ensemble du bâtiment a connu plusieurs états de toiture. Une couverture initiale en tuiles qui persiste au niveau de l’église et une partie en ardoise, plus tardive.

Cette toiture a bénéficié en 2023-24 d’une grande campagne de restauration. Sous la tutelle d’un architecte du patrimoine, les travaux ont été réalisés par des artisans qualifiés ; habilités à intervenir sur un monument historique.

La période 2025-26 sera marquée par une campagne de travaux en lien avec l’évacuation des eaux de pluie qui ne sont aujourd’hui pas collectées et qui stagnent au pied des façades. Soucieuse de maintenir et de valoriser cet important patrimoine, la collectivité départementale s’investit de manière conséquente sur ces travaux.